Une relation privilégiée en temps choisi
Le parrain développe un lien privilégié avec une personne réfugiée suivie par Tandem. Ces rencontres sont l’occasion de transmettre certains codes culturels qui aident le/la filleul(le) dans ses relations aux français. Le but de cette rencontre varie selon les besoins de la personne réfugiée et la sensibilité de chacun. Deux objectifs sont proposés :
- soutenir prioritairement l’apprentissage du français de son/sa filleul(le) par de la conversation libre, des lectures communes ou une méthode d’apprentissage plus formelle. Dans ce cas, au moins un rendez-vous par semaine pendant quelques mois est souhaitable.
- partager avec son/sa filleul(le)un temps de détente, un repas, un loisir… le parrain se rend disponible au moins une fois par mois pendant un an.
Concrètement, ces rencontres sont vécues au rythme des disponibilités du parrain et du filleul (le), dans le lieu qu’il aura choisi ; tout échange téléphonique complémentaire, messages, mails sont les bienvenus pour fortifier ce lien. Le conseil de Tandem ? Prévoir des rendez-vous plus rapprochés au début pour installer la relation, mieux se connaître et se faire confiance. Précisons que le parrain n’est ni un professeur, même s’il contribue à l’apprentissage du français, ni un travailleur social, bien qu’il puisse ponctuellement aider son/sa filleul(le).
Etre parrain n’est pas une mission solitaire
Le parrain peut aussi s’appuyer sur l’équipe des accompagnateurs de Tandem qui aide les réfugiés sur les sujets administratifs, d’apprentissage du français, d’emploi et de logement. Il lui est recommandé de communiquer chaque mois avec l’accompagnateur de son/sa filleul(le) pour mieux comprendre le parcours d’intégration de la personne réfugiée et apporter, si besoin, un conseil ou un soutien.
Le parrain est également invité à participer dans la mesure de ses disponibilités aux Cafés Tandem qui sont l’occasion de réunir au centre de Paris 10 fois par an les bénévoles et les réfugiés de l’association. Il y rencontre d’autres parrains pour partager son expérience. C’est aussi l’occasion d’y retrouver son/sa filleul(le).
Comment commencer ?
- La première fois, rencontrez votre filleul(e) dans un endroit neutre, un café par exemple.
- Soyez naturel, agissez comme vous en avez l’habitude mais parler en articulant et en réduisant le débit si vous avez l’habitude de parler très vite. N’hésitez pas à lui dire si vous ne comprenez pas ce qu’il vous dit. Ne le corrigez pas systématiquement quand il fait des fautes de français.
- Ne monopolisez pas la conversation en suivant votre idée. Posez des questions ouvertes pour comprendre la personne que vous rencontrez et ses besoins. Laissez la personne suivre son idée, prenez le temps de l’écouter.
- Ne l’interrogez pas sur les raisons qui l’ont fait quitter son pays, cela pourrait faire ressurgir de mauvais souvenirs qui réactivent des souffrances. Peut-être vous en parlera t-il spontanément un jour ? En revanche, intéressez-vous aux traditions et à l’art de vivre de son pays.
- Parlez aussi de vous pour le mettre en confiance.
- N’hésitez pas après le premier contact à l’inviter chez vous. Soyez-vous même, c’est le meilleur cadeau que vous puissiez lui faire.
Ils témoignent…
Réfugiée
« Quand je suis avec Tandem, c’est comme si j’étais en famille ! On discute de tout. Je me retrouve en eux. Ils me donnent du courage pour continuer à vivre ! Les voir me libère. »
Parrains/Marraines
« Quand Tandem nous a proposé de parrainer A.., ma femme et moi nous avons tout de suite dit « oui ». C’était une évidence !.. une chance…Une rencontre. Et plus que cela, c’était important pour A et pour nous ! Quelques années plus tard, cette relation est devenue une richesse et un privilège. Avec A, nous partageons de beaux souvenirs, une chaleur, un avenir. Merci Tandem ! »
« J’ai aidé un réfugié dans son apprentissage du français, en parallèle des cours qu’il prenait déjà dans un organisme de langues. Je me suis appuyée sur des sites internet d’apprentissage facile, et surtout j’ai compté sur mon instinct et mon envie de communiquer avec lui ! C’est fou comme on est arrivé à se dire beaucoup de choses dès le début, même maladroitement ! Le suivre dans ses progrès en français a vraiment été très gratifiant »