Nous sommes 15 à quitter la place Denfert Rochereau le samedi 28 juillet dernier pour rejoindre la Savoie et profiter de huit jours de grand air en pleine canicule estivale : 12 réfugiés de toutes générations et 3 français.
Beaucoup d’entre nous ne connaissent de la France que Paris. Elle est comment la montagne française ? Nous avons quelquefois rendu visite à des amis dans une autre ville, tout au plus. Le reste de la France, la France rurale, reste encore à découvrir pour la plupart.
Armés de courage pour les 7 heures de route, nous finissons par arriver à Doucy, petit village de la vallée de Valmorel, en Tarentaise. Nous nous installons dans un grand chalet traditionnel refait à neuf ; les chambres sont confortables, le jardin est petit mais il est assez grand pour nous permettre de prendre nos repas dehors, la vue est imprenable sur la vallée depuis notre grand balcon. Notre benjamin, Simon… , 13 mois, est encore de bonne humeur après la longue route !
Ce sera huit jours de grand soleil, de promenades et de baignades. La piscine découverte de la station voisine nous permet de nous rafraîchir. Les marches dans les environs gardent cependant notre préférence. Nous nous baignons aussi dans les rivières et montons sur les crêtes pour admirer le Mont Blanc, le plus haut sommet d’Europe ! Certains apprennent à nager grâce aux conseils de Marie-Laure, d’autres mettent leurs compétences de cuisinier(e)s au service de tous ! Un même repas nous régale d’un poulet syrien, d’un légume préparé à l’afghane… et d’une tarte aux pommes.
On joue aux boules, au Uno, au Molki. On rit, c’est la vie !
Bien sûr, les soucis ne se sont pas envolés avec la distance et goûter du temps ensemble demeure plus que jamais nécessaire : raconter le chemin pour venir en France alors qu’on dévale les sentiers de montagne, partager une inquiétude de ne pas trouver de travail, donner les mauvaises nouvelles qui arrivent du pays, ou même envisager de rejoindre Paris pour enterrer l’amie actrice et opposante syrienne May Scaff, décédée quelques jours auparavant.
Nous goûtons néanmoins la sérénité de ces paysages si grands et le partage semble faire du bien.
Une seule ne reviendra pas à Paris : la vieille Citroën de Gilles qui aura refusé de quitter Doucy le jour du départ. Cinq d’entre nous prendront le train en première classe pour rejoindre Paris pendant que les autres prennent la route. Merci l’assurance !
Merci les vacances !